samedi 24 novembre 2007

Fiesta de la musica

Hier, vendredi 23 novembre, c'était la fête de la musique à Lima. Pour ceux qui sont actuellement sous la neige et à qui ça parait fou, je vous rassure, moi aussi ça me parait fou. Seulement l'été arrive à Lima. L'été au mois de novembre, pas facile à assimiler, surtout quand derrière la grande scène montée sur l'Ovalo de Miraflores (le rond-point) on aperçoit un sapin géant en cours de montage (oui parce que Noël approche aussi, et avec la fausse neige et les guirlandes rouges-vertes-dorées il y a de quoi devenir fou).

Mais soit, l'été arrivant, rien d'illogique à une fête de la musique. Jack Lang était même là pour inaugurer l'évènement, c'est pour dire. On pouvait se balader hier après-midi dans le Parc Kennedy et écouter une chanteuse de variété péruvienne, ou un groupe de rock d'étudiants reprennant Knockin' on heaven's doors. Le problème c'est que les péruviens à qui j'ai mentionné la fête de la musique n'étaient absolument pas au courant qu'un tel évènement se produisait dans leur ville. Ce qui me fait déduire que c'est la première qui a lieu au Pérou.

Pour l'occasion, les artistes péruviens les plus connus (Grupo 5 à l'exception, je vous raconterai une autre fois) se sont succédé sur la grande scène devant le Mc Do de Miraflores, qui, bien sûr, était le seul ouvert toute la nuit, ce qui permet aux gens assoiffés ou affamés de s'acheter un hamburger ou un coca à toute heure.
Mais revenons-en au concert. Il était présenté par le Michel Drucker péruvien et une grande blonde mince pointue (blanche bien sûr) avec une robe de soirée, pas vraiment le genre fête populaire dans les rues qu 'ils essayaient de vendre. Après Jean-Pierre Magnet et sa Big Band (aussitôt traduite en Gran Banda, ça m'étonne même pas qu'en castellan le Big Bang soit aussi connu comme la Gran Explosion ), qui en tous cas est un groupe de saxos sympa, et un groupe dont je ne me rappelles même pas tellement c'était bien, le Teatro del Milenio, a exécuté un extrait de son spectacle Kimba Fa. C'est du théâtre musical-danse afro-péruvien. Un rythme fort obtenu en frappant des grands bâtons, de la danse un peu africaine, un peu Lord of the danse parfois, le tout très original et vraiment impressionnant. De la bonne humeur concentrée.
Juste après arrive Bartola. Un vraie diva. Elle fait arrêter les musiciens pour qu'on entende chanter le public, qui reprend d'une seule voix ses chansons, elle éteint son micro pour chanter a capela un passage d'une chanson (regarder vers 2'30). Impressionnante.
Puis dans le désordre: un groupe de hip-hop péruvien qui chante "somos la raza peruana" (ce qui de notre point de vue de français parait fou - imaginez un groupe de hip hop français chanter "on est la race française", mais qu'il faut comprendre comme "on est un pays qui galère mais on est fier d'être péruvien, on peut y arriver et notre culture vaut quelque chose"), los Doltons, un groupe des années 60 dont le chanteur a la même coupe de cheveux que Daniel Balavoine et qui chante des chansons dans le même style, un groupe de Son cubain (les origines de la salsa), Sonia Morales, qui chante des musiques andines (ce qu'on appelle la marinera, vous pouvez écouter ici si vous êtes curieux) en costume traditionnel qui la fait ressembler au choix à un sapin de Noël ou à une cloche de Pâques, et puis Bella Bella, la version péruvienne de Pussy Cat Dolls, c'est-à-dire trois filles en string avec des "jupes" (je crois que là le terme est dépassé) couvrant seulement la moitié des fesses et dont le seul rôle est les remuer le plus possible (une petite pensée pour Guitou et la SGESD), la caméra ne se gênant pas pour faire des gros plans sur les fesses en questions, qui sont, avouons-le, là pour ça. Le tout entrecoupé de blagues machistes, ou de parodie de féminisme grotesque du genre la chanteuse habillée en sapin ou celles habillées avec deux bouts de tissus de 5cm de large criant "las mujeres al poder" d'un air pas convaincant, à quoi le trublion de service qui leur sert de présentateur répond "al poder, al poder, al poder de la cocina!" (pour les non-hispanophones ça donne "les femmes au pouvoir de la cuisine!"). Ou bien haranguant les foules avec un "qui veut ramener une fille comme ça chez soi ce soir? (en montrant une des filles de Bella bella), Vas-y tourne toi pour voir (tes fesses)". La fille s'exécutant avec un grand sourire. Vous imaginez comme ce genre de blague me fait rire.
Au milieu de ça on a eu le grand honneur d'avoir un extrait d'une comédie musicale (avec la présentatrice pointue au piano). Vous voyez les comédies musicales françaises? Eh bien imaginez exactement le même chanteur, la même chanteuse, les même gestes, les même airs, mais les personnages principaux étant Jésus et Marie-Madeleine.
Enfin heureusement on a fini avec La Sarita, le groupe pour lequel on était resté, du rock-ska péruvien dont le chanteur est le sosie de Bertrand Cantat. Leur particularité est de mélanger les genres: de se faire accompagner par un violon et une harpe andine, et de faire intervenir des danseurs folklorique (le type en question danse sur les pointes alors qu'il porte des sortes de converses). Si vous voulez une idée de l'ambiance vous pouvez les voir sur cette vidéo de Youtube avec leur chanson Guachiman (le mot hispanisé pour Watching man, ou garde).

Pour un première fête de la musique c'était festif, diversifié et il y avait encore pas mal de monde à 4h du matin quand ça s'est fini. Mais enfin pour la prochaine ça serait bien que les limeniens soient un peu plus au courant. Et que ça ait lieu dans tout Lima, histoire que le Drucker péruvien n'effraie pas les jeunes péruviens en attente d'un peu plus de musique alternative.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour ce compte-rendu musical

Anonyme a dit…

Mais quel pays macho !! Il faudrait que Jimbo, l'ami des femmes, combattants des inégalités, vienne mettre de l'ordre là-bas !
ps: t'as des photos des pussycats dolls péruviennes ? :)

Anonyme a dit…

C'est bien parce que je suis au Pérou et que c'est bientôt Noël:
http://img118.imageshack.us/img118/3701/bellabelladiarionj7.jpg
Saaaaarces

Anonyme a dit…

Ohoh celle là est mieux:
http://youtube.com/watch?v=VtgKgIbAsZo&feature=related

Surtout qu'elles sont en train de chanter une chanson hyper sentimentale dont les mots-clés sont "sentimientos" "lagrimas" et "corazon". Elles ont vraiment peur de rien...

Anonyme a dit…

Mais monseigneur Jesus Christ... J'ai jamais vu ça de ma vie. Elles chantent faux, elles sont moches, et elles se dandinent de façon complètement improbable... :)

François a dit…

Ben... je pense que ce n'est pas sur l'Ovalo de Miraflores que tu trouveras une fête populaire, avec Grupo 5, de la cumbia et des présentateurs indígenas, à mon humble avis^^

Anonyme a dit…

Exactement. C'est pour ça que c'est dommage que ça n'aie pas été plus répandu dans les rues liméniennes. Enfin, un jour sans Grupo 5 c'est toujours ça de gagné.

Anonyme a dit…

Troooooooop bien a fête de a musique en plein mois de novembre!!!! Héhéhé... C'est notre monde à l'envers en quelque sorte!

Moi aussi ça me fait bien rire de voir les sapins en plastiques, les guirlandes et autres alors qu'on crève de chaud... héhé

Je vois que tout se passe bien pour toi!
Bisous malgaches!