dimanche 28 octobre 2007

Le mot du jour: Disfraz

Hier soir il y avait une fête déguisée dans ma maison Bacaflor, sur le thème Super-heroes vs Cuentas de Hadas (contes de fées). Ça me donne l'occasion de vous présenter les Bacafloriens sous leur jour le plus fou.

Clémence (France) en Zorro

Eva (Allemagne) en Charlie's Angel






Raphaël (France) en Batman (en mousse)

Anna-Stina (Finlande) en Catwoman




Désirée (Espagne) en bruja

Samuel (Suisse) en mariachi






Les deux soeurs (France) :

Prune en Wonderwoman

Kim en Pocahontas




Jarek (Pologne) en Diable et

sa copine Paola (Pérou) en Capelucita Roja





Ari (Espagne) en Mario et
Thomas (France) en Luigi ,
en pleine course de Mario kart.
Il manque Luis (Pérou), mais il était déguisé en cycliste et on a pas très bien compris si c'était un déguisement ou s'il revenait de faire du vélo...
Et puis il y a aussi les habitués de Bacaflor:

Marlène (France) en Fantomette

Yohan (France) en pompier






Hannah (Etats-Unis) en Fée Clochette

Carlos (Espagne) en Mr Indestructible

Et je vous laisse sur cette note de Supercalifragilisticexpialidocious.

dimanche 21 octobre 2007

Le mot du jour: Playa

Aujourd'hui, j'ai fait la découverte qui va changer ma vie péruvienne: Lima est une ville au bord de l'océan.
Non pas que je m'en sois pas rendue compte avant, parce que j'habitais à côté de Larcomar, c'est à dire la fin de l'avenue Larco qui donne sur la mer, et que maintenant j'habite à Magdalena del Mar. Mais enfin tout ça restait une lointaine (parce que la ville est en hauteur par rapport à la mer) plage grise et moche couverte par la garua.
Et puis aujourd'hui il faisait soleil, pour le deuxième jour consécutif, et là tous les espoirs sont permis vu qu'on est au printemps (oui parce qu'il parait qu'ici quand il commence à faire soleil ça s'arrête plus jusqu'à l'automne suivant). On a donc décidé d'aller à Barranco, qui est le quartier un peu bohème et artiste de Lima, celui où les étudiants sortent boire un coup, écouter un concert de jazz à La Noche, ou danser sur du rock des années 80 au Sargento Pimienta (les beatlesmaniac auront reconnu la référence). Enfin c'est quand même plutôt riche, plutôt bohème-branché (j'irais pas jusqu'à dire que c'est le quartier bobo limenien parce que la comparaison me semble complètement capilotractée, mais vous voyez ce que je veux dire).
En tous cas Barranco est au bord de la mer (encore une chose dont je ne m'étais pas bien rendue compte à cause de la garua) et la mer ressemblant aujourd'hui à une vraie mer - bleue, avec des mouettes et des vagues, c'était vraiment joli.


On a mangé sur la terrasse d'un petit restau avec une musique plage-palmiers-et-noix-de-coco en fond, c'était gentil, comme dirait G. Pisco offert bien sûr.
De là on a pris un micro pour aller à Chorillos (un autre quartier de Lima), où on devait aller voir la playa Eradura, ou quelque chose comme ça, de toute façon quand j'ai demandé au cobrador il a compris donc c'est le principal.
Sauf qu'il nous a dit que la plage ça faisait un bail qu'on l'avait dépassée. On est donc descendu et on a marché dans Chorillos jusqu'à trouver la plage. Au passage on a vu un magasin qui vendait de la bave d'escargot et un square où il n'y avait que de l'herbe entourée de grilles.

Et puis enfin on est arrivé au malecón (la jetée) d'où on peut admirer la plus belle vue sur Lima (ce logiciel pour faire des panoramiques est hallucinant).


On est descendu sur la petite plage qui s'appelle ... Aguadulce (eh oui, comme en Andalousie). Il y a des restaurants de fruits de mer tout le long et il faut dire bien fort "Ya hemos comido", pour passer tranquille parce que sinon les serveurs se battent pour nous convaincre que leur restaurant est le mieux (alors que dés qu'on est passé ils s'assoient à la même table pour discuter tranquillement). Sur la plage il y a des barques de pécheurs et même des pêcheurs qui raccommodent leurs filets troués.



On marche un peu plus loin pour trouver la fameuse playa Eradura et on arrive à la punta, qui délimite l'extrémité sud de Lima (il y a une Punta au nord aussi). Ça ressemble presque à la Bretagne ( décidément).


Il y a des vagues énormes ( pas étonnant qu'il y ait autant de surfeurs à Lima) qui s'écrasent sur les rochers, et puis beaucoup de vent. Ça sent même l'air marin. Oui je sais je suis en train de m'extasier sur l'air marin, mais vous vous imaginez quand même, à 30 min de chez moi je peux pêcher des crabes et me faire arroser par une vague.






Après ça on est retourné sur la plage, il y avait un marché de poisson frais à côté (non pas que je sois intéressée, deux salmonelloses m'ont suffi) où les marchands donnaient le poisson qu'ils ne pouvaient pas vendre aux pélicans. Les pauvres mouettes essayaient de participer mais n'arrivaient pas à en attraper. Ahlala la dure loi de la nature.















Pour finir on est rentré à pieds le long de la plage puis de l'autoroute (beaucoup moins poétique), et tanpis si c'est cliché, mais le coucher de soleil sur la plage, pour une raison qui m'échappe, c'est toujours sublime.

mercredi 17 octobre 2007

Fotografia Latinoamericana contemporanea

Al salir del seminario de fotografía, que ha sido muy interesante (foto izquierda de Tatiana Parcero y derecha de Guadalupe Miles), mi primer sentimiento es la culpabilidad. Tengo una bola en el vientre que no tiene nada que ver con la salmonelosis. Durante dos días de seminario, he escuchado hablar de la fotografía Latinoamericana contemporánea, pero sobre todo de centro y de periferia, de predominio en la historia de la fotografía y del arte de Francia, de Alemania, del Reino Unido, de imposición de una mirada etnocentrista, o mas bien europeocentrista, sobre el arte. Incluso cuando se habla de la fotografía latinoamericana, son los europeos que deciden lo que es arte y lo que no es, que hacen los artistas, y que primen obras porque corresponden a lo que esperaban de Latinoamericana según sus prejuicios. Pues me siento culpable, tengo vergüenza cuando escucho que hoy día en Francia las escuelas de fotografías tratan de imponer su modelo cultural sobre el mundo entero, como lo hacen los estadounidenses con Hollywood y sus películas.
Y luego me enfada eso. Porque eso puede ser Francia pero no es mi. Porque justamente me fue a Perú porque estaba harta de este europeocentrismo, porque quisiera ver el mundo desde un otro punto de vista, porque quisiera aprender lo que pasa a fuera de este círculo.
Y llego acá, y de repente lo que la gente ve en mi es que estoy una gringa, que estoy rica, y que me siento supuestamente superior.
Si bien en Francia podía pretender sentirme « ciudadana global », porque me daba igual mi nacionalidad francesa, acá seguramente estoy francesa, estoy europea, aunque eso no significa nada en Europa. De verdad me doy cuenta de que no se puede escapar 20 años de educación y de baño cultural tan fácilmente, y por seguro después de un año tampoco. Pienso como fue educada, tengo las referencias de mi cultura, y un modo de pensar francés, y eso no lo rechazo. Pero se impone sobre mi el mismo tipo de esquema que los europeos imponen sobre los latinoamericanos (por tanto que estas categorías significan algo). Si bien los europeos quieren ver en las fotografías de los « artistas » de Latinoamérica sus expectativas, o sea exótismo, revolucion o miseria social, acá deciden ver en los europeos solo lo que corresponde a sus expectativas también, o sea riqueza, serio y « imperialismo » en el sentido de la imposición de su modelo.



Marcos Lopez. Eso es una cena^^

Como todo eso son generalizaciones y que generalizar es la peor causa que podemos hacer, voy a pararme de escribir ahorita, porque por eso viajamos (a lo menos ustedes que leen eso), para que caen los prejuicios, ¿no?


Martin Weber: "Escribe su sueño". En la pizarra: "Ser abogada"

jeudi 11 octobre 2007

Le mot du jour: Ácido Desoxirribonucleico

J´écris sur un clavier espagnol alors la cédille s´excuse de son absence.

Depuis que je suis au Pérou, je suis l´actualité francaise très à distance, loin des polémiques, des scandales, et des déclarations politiques qui s´étalent au 20h.

Mais j´avoue avoir été agréablement surprise en lisant un article du Monde aujourd´hui. Fadela Amara, présidente de Ni putes ni soumises ( j´étais beaucoup moins agréablement surprise d´apprendre qu´elle faisait partie du gouvernement) a en effet déclaré que l´amendement Mariani concernant les tests ADN pour les immigrants était "dégueulasse". Malgré la fameuse solidarité de groupe qui fait que les députés d´un même groupe parlementaire votent selon la ligne de leur parti même s´ils ne sont pas d´accord, les villepenistes (eh oui, maintenant on ne dit plus chiraquien) en ont profité pour montrer leur soutien à Fadela Amara et critiquer Brice Hortefeux. Christine Boutin et Valérie Pécresse l´ont aussi soutenue selon l´article, mais franchement timidement et de manière confuse. C´est d´ailleurs la déclaration de Valérie Pécresse qui m´a poussé à écrire ce message, parce qu´elle m´a beaucoup fait rire:

Fadela Amara a "toute sa place au gouvernement et les convictions qu'elle exprime, elle les exprimera lorsqu'elle aura à les exprimer".

Ou l´art d´avoir l´air de faire une déclaration mais de ne rien avoir à dire. Enfin, si "l´ouverture" proclamée doit permettre un débat un peu moins marqué que le "je suis contre parce que je suis l´opposition" et "je suis pour parce que je suis la majorité", et bien c´est au moins ca de gagné.

Ah et puis pour les nombreux fans d´Enrico Macias qui en plus de ca écoutent ce qu´il a à dire en politique, sachez qu´il est contre cet amendement.

le chanteur "espère que son témoignage contribuera à faire annuler cette politique qui [lui] rappelle des temps de notre histoire très douloureux, où on stigmatisait des gens parce qu'ils étaient juifs".

Hum, bon ca part d´une bonne intention mais bon Enrico est chanteur (si,si) et je ne crois pas que sa popularité soit telle qu´il puisse faire changer d´avis le gouvernement. Enfin s´il fait un club avec Gilbert Montagné et Johnny Halliday, là je dis pas...

lundi 8 octobre 2007

Le mot du jour: La casa de la abuela

Arrivés à Huancayo en fin de journée. On cherche une auberge pour dormir et suivant les conseils de Lonely Planet on se retrouve à La casa de la abuela.
Ça sent l'encens, c'est tout en bois, plein de choses amassées au cours du temps, de vieilles affiches, d'objets artisanaux, et il y a même un vieux jukebox. On se sent tout de suite bien.
On partage un dortoir nous cinq - Chloé, Ben, Thomas, Chloé et moi, avec un hippie de 50ans qui était aussi dans le train et dont on ne réussit pas à savoir grand chose à part qu'il va être volontaire dans une ONG au Mexique je crois, après son voyage au Pérou.
Il y a des américains, qui ne parlent pas un mot d'espagnol. Il y en a un qui raconte ses nombreux voyages pendant au moins une heure à deux allemandes qui viennent d'arriver au Pérou, en leur disant où elles doivent absolument aller, comment elles peuvent prendre l'avion pour voir l'essentiel en Patagonie. Humpf, pas étonnant qu'après quand on nous voit on nous prenne pour des gringos portefeuille sur pattes, et qu'on nous parle en anglais.

A part ça, la casa de la abuela, c'est un peu la maison du bonheur. On se réveille le matin et on a droit à un petit déjeuner fait par la abuela et sa fille: salade de fruits, jus de banane frais, petits pains et confiture de maracuya (fruits de la passion), et maté de coca bien sûr. On le déguste sous un petit préau dans le jardin ensoleillé en compagnie du perroquet de la maison qui fait son numéro en espérant qu'on lui donne un peu de nourriture.
Il sait dire "hola", imiter le rire d'un enfant mais il est quand même un peu crétin puisqu'il tombe de son perchoir et reste accroché par le bec, avec les pattes et les ailes dans le vide. On est obligé d'aller le décrocher, il est complètement ridicule. Pour nous faire oublier l'incident et regagner son honneur il nous offre une imitation de Mickael Jackson et de son fameux glissé en arrière.
Il y a aussi des enfants, un chien et il y a même des chatons qui jouent. Il y a du linge étendu sur la terrasse. Et c´est joli.

La maison du bonheur je vous dis.

dimanche 7 octobre 2007

Le mot du jour: Ferrocarril Central

Si vous avez connu Tintin quand vous étiez petits, vous vous rappelez sans doute de Tintin au temple du soleil, dans lequel Tintin atteri au Pérou pour retrouver le professeur Tournesol. Mais si, vous savez: "le Pacha...le Papa...le Pachamac", "Quand lama pas content lui toujours faire comme ça", et la mythique chanson de Jacques Brel dans le dessin animé "Pourquoi faut-il que Zorino s'en aille?".
Bref, moi en tous cas c'était mon histoire préférée de Tintin, alors imaginez ma surprise quand dans le train que j'ai pris pour Huancayo le week-end dernier, j'entends la commentatrice annoncer que c'est ce même train que prend Tintin pour aller au Temple du soleil.

La ligne Ferrocarril Central est la plus haute d'Amérique Latine (bien sûr les chinois l'ont détrônée pour ce qui est du monde, mais, haha, la station de train la plus haute du monde est bel et bien péruvienne) et comme l'indique la légende d'Hergé, "le train roule depuis plusieurs heures", 12h en fait pour faire Lima-Huancayo, autant dire qu'à cette allure on se fait dépasser par les combis. La ligne de chemin de fer construite à la fin du XIXe siècle et dessinée par Hergé a été récemment réouverte aux voyageurs et me voilà donc embarquée pour un voyage de 300km dans les Andes.

A la différence de Tintin, mon wagon n'est pas vide mais rempli de touristes, on ne tente pas de se débarasser de moi en détachant mon wagon (qui était aussi le dernier) du reste du train mais on m'offre un pisco sour gratuit, et je ne suis donc pas obligée de sauter du train en marche en passant au dessus d'un ravin mais je peux admirer la vue du wagon-bar qui est ouvert.
























De Lima à Huancayo, on voit du train le Pérou.

Les banlieues de Lima avec les moto-taxis, le linge qui sèche et les chiens sur le toit.


Les débuts de la sierra et les habitations en toile, adobe ou bois.


Les vallées des Andes, avec les cultures en terrasses dont on nous parlait en géographie (vous noterez au passage le grand ciel bleu, et encore plus important l´air pur de la montagne qui n´a jamais été aussi apprécié qu´après deux mois à avaler des pots d´échappement - non réglementés - à Lima).


A 4800m et des bananes, le paysage est radicalement différent (je me suis endormie entre temps, ce qui m´a au moins permis de ne pas souffir du mal de l´altitude à mon réveil). Si vous vous imaginiez les Andes avec des prairies verdoyantes où gambadent des lamas (quoi? je suis naïve?), oubliez tout de suite parce qu´à cette altitude c´est de la roche et c´est tout, il n´y a même quasiment pas de neige.



Un peu plus bas, les rivières rivalisent de pollution (celle là est élue gagnante grâce à sa couleur orange).



Les mines permettent d´exploiter ls ressources naturelles du Pérou, mais avec les conséquences environnementales et sociales qu´on peut imaginer (ou pas).














Les marques géologiques me ramènent à mes cours de géologie de première. En regardant les plissements, les chevauchements, les alternances de couches de minéraux j´essaie d´imaginer la rencontre des plaques qui a permis la formation d´une chaîne de montagnes pareille. C´est un paradis pour profs de géologie. (les sorties au Salagou à côté, c´est de la rigolade.)



Enfin, pour compléter ce panorama, on ne peut pas oublier que le Pérou est un pays majoritairement agricole quand on croise des troupeaux de moutons, de vaches, des cochons et des chevaux en liberté, et puis surtout... des lamas! Mes premiers lamas, qui d´après Martin, spécialiste en lama après deux semaines à Cusco, sont en fait des alpagas.

Tout au long du chemin, dans les villages à côté desquels on passe, les gens nous disent bonjour de la main. Le train ne passe que deux fois par mois et vu l´isolement, c´est un véritable évènement. Au final c´est un voyage intéressant, très beau, et surtout qui interpelle. On ne peut pas se vider l´esprit longtemps sur un beau paysage sans qu´il ne se mette de nouveau à tourner en boucle sur tout ce qu´il voit, sur les conditions de vie, sur la pauvreté, sur les différences et toutes ces choses qu´il essaie d´assimiler sans vraiment y arriver. Alors j´en arrive toujours à la même conclusion. Je suis au Pérou, et j'ai beaucoup de chance.