jeudi 16 août 2007

Le mot du jour: transito

La circulation à Lima est tout simplement hallucinante. Je me moquais des marseillais, mais franchement en comparaison Marseilles est tout simplement une ville parfaitement sûre où tout le monde respecte le code de la route.


Voilà donc les notions de base à savoir pour rester vivant à Lima:

- on aurait tort de prendre en compte la signalisation, car personne ne semble le faire. Un stop, par exemple, n'est qu'une ligne blanche dessinée sur le sol, et ne signifie absolument pas l'arrêt du véhicule, de même que les panneaux disant "silencio" ou "respetar los peatones" ont été planté là pour décorer.


- par conséquent, le slogan "le piéton est roi", qu'on apprend à l'auto-école (et à cause duquel j'ai loupé mon permis la première fois), ferait bien marrer tout le monde ici. Parce qu'ici le piéton est responsable de sa vie, s'il choisit de traverser c'est à ses risques et périls. Le moyen le plus sûr est donc de trouver un feu et d'attendre qu'il soit rouge, ou d'attendre qu'il y ait moins de circulation pour traverser en courant.

- le coup de klaxon, interdit en ville en France (quoique les parisiens ne semblent pas être au courant) peut vouloir dire "bouge toi de là", comme dans n'importe quel pays, mais veut surtout dire ici: je traverse le carrefour donc soit tu t'arrêtes, soit on a un accident (puisque comme sus-dit le système de stop est inexistant). Par conséquent tout le monde klaxonne à tous les croisements.


- les taxis, qui composent 50% des véhicules qui circulent, ne sont pas dépendants d'une compagnie mais appartiennent à chaque conducteur. Donc pas de taxis officiels à qui faire confiance, et le spectre du rein en moins règne toujours. Ceci dit ils sont muy baratos et le prix de la course est négocié avant de monter, donc pas de mauvaise surprise à l'arrivée. Mais avec nos têtes de gringos on se fait avoir à tous les coups.

- le contrôle technique n'existe visiblement pas au Pérou, donc n'importe quelle voiture capable de rouler peut circuler et servir de taxi. Une ceinture de sécurité à l'arrière dans un taxi, ça relève presque du miracle. Comme conséquence nettement plus amusante on trouve à côté des 4x4 de luxe des riches péruviens qui pensent sans doute que Lima n'est pas assez polluée, des tonnes de coccinelles ou de vieilles voitures comme on en voit dans les films américains.


Voilà donc pour ce qui est du décor. Pour ce qui est des raisons de ce brodel, il y en a beaucoup.

Selon un chauffeur de taxi avec qui on a eu une discussion très intéressante, il y avait il y a quelques année une pénurie de la plupart des produits au Pérou. Quand Fujimori est arrivé au pouvoir il a libéralisé et donc ouvert l'économie. Les vieux véhicules japonais dont plus personne ne voulait ont été importés au Pérou et petit à petit les rues se sont remplies de véhicules, et leur conducteurs se sont fait taxis pour gagner leur vie. Aujourd'hui il y a une concurrence incroyable entre les taxis qui travaillent pour leur pomme et les voitures sont les mêmes que celles importées il y a 10ans.

Il existe apparament un code de la route au Pérou,mais le problème est qu'il n'y a personne pour le faire respecter. Même les policiers doivent traverser vite pour ne pas se faire écraser! Et dans le cas extrême où un conducteur prendrait une amende, il peut toujours glisser un billet au policier et le tout est oublié (note: certains policiers en abusent bien sûr et quand on n'a pas commis de véritable infractions il vaut mieux demander l'amende pour court-circuiter le policier corrompu).

Enfin, la circulation à Lima reste un énigme pour moi, et si un jour j'y comprends quelque chose je vous tiens au courant...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

jajajajajajajaja
j'adore!

quand on me demande coment est le Costa Rica j'oublis tout le temps de parler de ca tellement ca me parait naturel ;)

amuse toi bien

Anonyme a dit…

oui mais alors cela dit il vaut mieux éviter de mettre un policier pour faire respecter le code de la route, justement, car ça peut être pire.
Exemple au Caire : un panneau a été posé pour demander de ralentir. Ahah. Le lendemain, un policier est là pour faire la circulation ( et éviter les embouteillages. re-ahah). Et donc, un mec s'arrête, parle au policier, puis rapidement se met à l'engueuler. Pendant ce temps, les mecs derrière klaxonnent, car on a eu l'un des pires bouchons de l'année.
Donc il faut pas de policier...