jeudi 13 septembre 2007

Le mot du jour: Rutas cortas desde Lima

"Conocido también como El Balcon del Cielo por la magnifica vista que ofrece del valle del rio Mala, San Vicente de Azpitia se ha convertido en uno de los refugios ideales para los fines de semana. Tiene un clima privilegiado que se caracteriza por ser seco y con sol durante todo el año. "

Voilà ce qui était écrit sur le dépliant "Routes courtes depuis Lima" distribué à l'office de tourisme, et quand on n'a rien vu d'autres depuis 1mois que les rues et le ciel gris de Lima, croyez-moi ça fait rêver.
On se lève donc dimanche matin pour prendre un bus qui prend la Panaméricaine sud et nous laissera au passage sur la route qui va à Azpitia.
A la sortie de Lima, je vois donc pour la première fois les montagnes désertiques de la sierra. On demande au chauffeur de nous laisser au km 80 comme c'est indiqué sur notre brochure, mais quand il s'arrête 1h30 plus tard, nous tirant du navet américain dont les personnages parlent comme des extra-terrestres à cause d'un bug du dvd, on est vraiment au milieu de nulle part.

Avec une petite plage grise en fond, le seul signe engageant est le panneau sur lequel il est écrit en petit Santa Cruz de Flores, la ville par laquelle on doit passer. On attend donc au bord de la route, ne sachant pas vraiment quoi parce que personne ne croit vraiment qu'un véhicule va passer par là avant longtemps. Pourtant, au bout de 5min à peine un bus sorti de nulle part prend notre route et, selon les règles péruviennes, s'arrête au milieu de la route quand on lui fait signe. On monte donc dans le bus où on se serre sur les banquettes à côté des gens qui nous font de la place, et au milieu des vendeurs de nourriture à grignoter péruvienne. En tant que groupe de gringos blancs, on est l'attraction du jour, car contrairement à Lima, où tous les types se côtoient ( mais ne se mélangent pas forcément), ici tout le monde est indien.
Après avoir expliqué comme on peut au cobrador (celui qui vend les billets et s'occuper de faire monter et descendre les gens) où on veut aller, il nous fait descendre à San Antonio. On se met en marche vers Santa Cruz de Flores qui est le prochain pueblo. Le village a été sérieusement touché par le tremblement de terre, et les gens commencent à reconstruire les maisons dans d'aussi mauvaises conditions qu'avant. Ici pas d'aide exterieure.



Finalement une vieille dame nous dit que Santa Cruz est assez loin et donc on prends un combi (mini-van) qui y va. C'est assez surprenant de voir que même dans les petits villages loin de tout, on n'attends pas plus de 10min pour trouver un transport en commun. Notre petit groupe se retrouve donc dans un combi déjà bien plein. En fait il se trouve qu'il y a une famille qui tient un restaurant, et toutes les femmes sont allées faire le marché pour leurs produits, de la petite fille de 6ans qui s'occupe de son petit frère à la grand-mère en passant par la mère. Leurs sacs sont donc remplis de légumes mais aussi d'écrevisses - vivantes bien sûr, qu'elles nous montrent quand on s'inquiète de voir les sacs bouger. Comme la route est en fait un chemin de terre et de graviers tout cabossé et qu'on est une quinzaine dans un mini van pour 9 qui a un moteur des années 60, la situation est assez comique, et d'ailleurs tout le monde se marre dans le combi. Le chauffeur réussit quand même la prouesse de monter une côte comme ça, en jouant avec sa première alors que les roues patinent et que le moteur agonise.
Après avoir fait un détour pour les laisser devant chez elles il nous amène à Azpitia. Et il faut bien se rendre à l'évidence quand on arrive: il n'y a pas de soleil.
On a quand même suivi le chemin pour aller se balader, au milieu des propriété viticoles assez riches, puisque c'est la spécialité d'ici.

Finalement il faisait chaud, on a pu respirer de l'air frais, et on a fini par trouver du soleil.


Los gringos qui s'étaient embarqués dans cette histoire de Balcon du Ciel ensoleillé: Florence (France), Martin (Belgique), Myriam (Allemagne), Thomas et Marie-Clémence (parisiens) et Mélanie (Canada).

On est redescendu manger à Azpitia, qui à quelques minutes des riches propriétés viticoles, est un pueblo plutôt pauvre, mais curieusement plein de restaurants touristiques, sans doutes parce que le coin est vraiment joli pour des ballades.


Puis on a marché jusqu'à Santa Cruz de Flores, où on a finalement retrouvé le restaurant des péruviennes du matin et où on a bu un jus de fruit fait avec des fraises du marché riquissimo (délicieux, et non riche). Ensuite on a mangé des picarrones à San Antonio, des sortes de beignets, mais dont les ingrédients sont inconnus, et le résultat...improbable. Je me suis sentie un peu comme dans Le Père Noël est un ordure, à manger le kloug roulé sous les aisselles péruvien pour ne pas vexer la vendeuse, en souriant et en disant, "mmmh, bueno".

Puis après quelques galères, on a finalement trouvé un bus pour nous ramener à Lima, ses rues goudronnées, son gaz carbonique et ses rues pleines de gens de toutes sortes. Parce que mine de rien c'était ma première expérience dans la peau d'une touriste occidentale, c'est-à-dire blanche et friquée, et c'était assez inconfortable. Ça peut être sympathique, comme le matin dans le combi avec les péruviennes, déstabilisant, comme le petit garçon sur la photo qui m'a demandé pourquoi j'avais pris cette photo, mais aussi très gênant, comme le soir quand le chauffeur de bus nous a fait monter devant une queue d'une vingtaine de péruviens avec tous leurs sacs qui attendaient depuis 30min au moins pour monter dans le bus pour Lima, tout ça parce qu'on était blanc, et qu'ici le racisme est inscrit dans les comportements sociaux. Et le pire avec cette discrimination là, c'est que les gens l'appliquent à eux-même, et tout le système social est basé sur ça et accepté par la population. Mais il y a beaucoup de choses à écrire la dessus, ça viendra un peu plus tard.


Sortir de Lima est donc un expérience qui vaut le coup, et la prochaine fois j'espère bien que je me ferais pas avoir par une brochure touristique alléchante et que je trouverais vraiment du soleil.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Lol... j'adore la distinction que tu fais entre les "francias" et les "parisiens" :) Et toi, t'es quoi finalement?

Anonyme a dit…

C'était fait exprès :) Moi quand je me présente ici je dis "estoy del sur de Francia" et tout le monde fait "Oooohh" alors je rajoute "pero estudio en Paris", "AAah, Pariis!" ^^